Un article publié par BFMTV en novembre 2020 (source)
Dans un dossier publié ce dimanche, Le Parisien met en lumière les violences physiques et sexuelles dans le monde du judo, avec notamment des accusations de viols. Contacté par RMC Sport, Jean-Luc Rougé, président de la Fédération française de judo, assure que l’instance fait son maximum pour lutter contre tout type de violence.
En début d’année, les témoignages d'anciennes athlètes révélant avoir été victimes d’agressions sexuelles dans le patinage artistique avaient entraîné une libération de la parole inédite dans le sport français. Une crise sans précédent avait été déclenchée par cette vague de révélations, notamment celles de Sarah Abitbol, et le patron de la fédération des sports de glace français, Didier Gailhaguet, avait fini par démissionner en plein scandale. Quelques mois plus tard, au cœur de l’été, la ministre des Sports Roxana Maracineanu indiquait que près de 180 personnes étaient mises en cause dans des affaires présumées de violences sexuelles dans le sport. Quarante fédérations étaient ainsi concernées par ces affaires.
Ce dimanche, ce sont les violences sexuelles dans le monde du judo qui sont révélées au grand jour dans un dossier réalisé par Le Parisien. Le journal met en lumière plusieurs affaires concernant des violences physiques et morales, des agressions sexuelles, et même des viols. Une jeune femme raconte notamment son calvaire vécu il y a dix ans alors qu’elle était âgée de 13 ans, affirmant avoir été violée pendant des mois par celui qui était son professeur de judo. "Il nous faisait faire des exercices, si je faisais mal, il m'emmenait dans le cagibi et me mettait son truc dans la bouche. (…) Depuis 10 ans je vis avec les remords de ne pas avoir parlé, de ne pas avoir dénoncé", témoigne-t-elle. Comme une autre personne, elle a déposé plainte pour viol contre cet homme qui a été mis en examen en septembre et placé sous contrôle judiciaire, et qui demeure présumé innocent.
« On ne cache rien » assure le président de la Fédération de judo
Le Parisien partage aussi le témoignage d’une judoka qui s’est "vue mourir" lors d’un stage alors qu’elle avait 15 ans, expliquant avoir été victime de maltraitance de la part d’un coach. "Devant tout le monde, avec une autre fille, il nous a prises toutes les deux en combat pendant deux heures, c'était chacune son tour. Il nous étouffait, nous appuyait sur les côtes et pratiquait des étranglements sanguins. Ma copine s'est évanouie à plusieurs reprises. Mon visage était brûlé par le frottement de son kimono, on hurlait, on appelait à l'aide, personne n'intervenait. J'ai vécu ça comme un viol", confie-t-elle.
Contacté ce dimanche par RMC Sport, Jean-Luc Rougé, président de la Fédération française de judo, assure que l’instance fait son maximum pour accompagner les victimes et lutter contre tout type de violence. "On a mis en place une cellule, une structure avec un numéro spécial où on peut déclarer anonymement une personne qui agresse, explique-t-il. On commence à travailler avec l’association "Colosse aux pieds d'argile". On a mis en place des structures à la demande du ministère. Quand ça concerne un cadre technique, on transmet au ministère. On traite toutes les affaires qui le nécessitent. On ne cache rien. On n’est pas à l’abri, les prédateurs sont partout. On sait qu’il y a des cas depuis plus de trente ans. Dès qu’on est informés d’un cas, on le traite." Le ministère des Sports n'a pas souhaité communiquer ce dimanche, mais devrait le faire en début de semaine.
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